la dalle LENONCOURT

Dans l'église, sous la chaire, on peut voir une pierre armoirée qui possède encore des traces de peinture. Elle provient du tombeau d'Henri de LENONCOURT, seigneur de Coupvray décédé le 5 décembre 1584 et inhumée dans l'église. 

Détruit par la Ligue lors de l'occupation de Coupvray en 1590, le tombeau avait disparu.

Une pierre armoriée fut retrouvée, enfouie sous terre, lors des travaux entrepris autour de l’église en 1888. Elle est relatée dans une correspondance d’époque entre le curé de Coupvray, le père Baudin et l’abbé Denis, historien du Diocèse de Meaux.

 « Dans les travaux faits dernièrement au dehors de la grande porte de l'église de Coupvray, on a retiré des décombres une pierre très ancienne et bien intéressante d'environ 20 cm de haut sur 60 de large. La sculpture en relief de ce blason antique est d'un ciseau habile et très bien conservée, un double collier de St Michel entrelacé de fleurs de lys, de coquilles de pèlerin, d’un chiffre, de la Ste Vierge Marie, de lettres celtiques et de signes symboliques, tient suspendu le médaillon de St Michel Archange terrassant Lucifer.   A droite et à gauche, un lion et un griffon soutiennent un écusson portant une croix dentelée au dessus de laquelle est un casque entouré de deux palmes ou branches d'olivier. Le tout couronné par St Joseph portant sur la droite une branche de lys et sur la gauche l'enfant Jésus paisiblement endormi »

 

  • le cimier, ainsi appelé parce qu'il orne la cime ou sommet des casques, pratique remontant à l’antiquité. Dans notre cas les deux palmes ou branches d’olivier symbolisent la paix.
  • le casque, aussi appelé heaume, orne l’écu. C’est celui d’un baron, posé de trois quarts, à trois grilles seulement. 
  • l’écu décline l’identité du chevalier noble, il forme ce qu’on appelle le blason qui est ici « d’argent à la croix engrêlée de gueules ». La croix, signe de piété ou de services rendus à la religion, remonte aux temps des Croisades (XIe siècle). 
  •  le lion et le griffon, appelés supports d’armoirie, sont placés aux deux côtés de l'écu. 
  •  les deux colliers sont ceux de l’ordre de St Michel et de l’ordre du Saint Esprit dont Henri III de Lenoncourt avait été institués durant sa carrière.

Les autres symboles catholiques dont parle notre curé, à savoir Joseph tenant l’enfant Jésus, devaient couronner cette pierre sur le tombeau ; ils ont disparu. Nous ne possédons aucune représentation du mausolée à son état original, ce qui nous laisse penser qu’il fut probablement détruit lors des troubles de 1591.