Les dalles funéraires

Dans l’eglise de Coupvray, dédiée à St Pierre, on voyait autrefois un monument élevé par Françoise de Laval, formé de deux magnifiques dalles en marbre noir et sous lesquelles reposaient Henri de Lenoncourt, premier mari de Françoise, et Madeleine de Lenoncourt sa fille.  Après la destruction de ce monument, les dalles ont été transportées devant les autels de la Sainte-Vierge et de Saint-Joseph où elles servaient de degré pour monter à l'autel.  Elles sont maintenant sur le mur du fond de l'église.

Henri de Lenoncourt

Une première dalle en marbre noir : hauteur 1m73 – largeur 0m93 

A son très cher époux Henri de Lenoncourt

Françoise de Laval, épouse désolée, a élevé ce monument.

Tu reposes ici très cher époux ravi à ma tendresse.

Ici, dans mon affliction, j’ai déposé ces larmes

Comme monument de notre union si pure

Ces larmes auxquelles les destins se refusent à céder

Pardonne à mes pleurs, repose en paix.

Il mourut le 5 décembre 1584.


Madeleine de Lenoncourt

Une deuxième dalle en marbre noir: hauteur 1m65 – largeur 0m93. Il y est gravé la complainte de Mme Françoise de Laval princesse de Guemené à sa fille Madeleine. 

Fille qui jouissant de la clarté des cieux

Estois pour tes vertus le plaisir de mes yeux,

Et qui dedans la tombe à ceste heure logée

Es la juste douleur de mon âme affligée.

Quel malheur t’a ravie à mon âge grison

Durant l’aymable cours de ta verte saison!

Hélas, me falloit-il payer à ta jeunesse

Ce que ta piété devoit à ma vieillesse?

Me falloit il sentir par la rigueur du sort

Ton père encor un coup remourir en ta mort,

Et les poignants regrets de ma perte passée

Reblesser de nouveau ma dolente pensée?

O sévères effets du supresme pouvoir

Dont le coup ne se peut ni fuir ni prévoir!

Quand je serois un roch au milieu de ces peines

Encor en naistroit il deux larmeuses fontaines;

Mais puisque le pleurer est vain en un tourment

De qui le seul remède est souffrir constamment,

Pour le moins, o tombeau, dedans qui se resserre

Tout ce que j’eus jamais de plus doux en la terre,

Publiez avec moy la douleur que j’en sens

Fidellement dépainte en ces muets accentz

Et m’apprestant un lit en voz umbres paisibles,

Faites voir aussy bien sur vos fronts insensibles

Les marques de l’ennuy pour qui je pleure en vain

Que vous en recélez la cause en vostre sein;

Témoignant qu’icy gist la richesse plus chère

D’une dolente veuve et d’une triste mère

Qui ne sçavoit trouver son repos que dans vous,

 

Y retrouvant un jour sa fille et son époux.


Françoise de Laval

Françoise de Laval fut inhumé dans l'église du Mont de Piété qu'elle avait créé. A la Révolution, lorsque cette église fut vendue comme bien national, les tombes furent transférées dans l'église paroissiale.

Dalle en marbre noir; hauteur 1m65 – largeur 0m89 ; Au dessus de l’inscription  est gravé le blason partie de Rohan et partie de Laval 

cy git Madame Françoise

de LAVAL seconde femme

de haut et puissant princesse de Guéméné,

elle mou rut le XVIe décembre mil

VIe XV : ils ont fondé cet

hospital et couvent du

 

Mont de Piété

Aprés le transport des dalles dans l’église, la fin du texte n’était plus valide, il fut martelé. Nous avons retrouvé le texte exact sur ce dessin datant d'avant la Révolution.



Un article des Annales du Pays de Lagny (fin 19e début 20e siècle) parle d'une 4e dalle attribuée à Louis VIII de Rohan et provenant de l'église des Trinitaires. Cette dalle a disparu.